Quimper  - 02 Janver 2022

 

 

 

Finistère. Une correspondance amoureuse en Cornouaille au XIXe siècle

Tout commence lors de travaux effectués à Bénodet (Finistère), dans la maison familiale. Pierrick Chuto a découvert neuf lettres de la correspondance amoureuse de ses arrière-grands-parents avant leur mariage en 1863. Il en a fait un joli petit livre plein de tendresse et de poésie.

Pierrick Chuto présente son dernier ouvrage, « Bien aimée Marie Anne ».

Infatigable fouineur d’archives et de journaux anciens (Le Quimpérois, L’Impartial du FinistèreLe Finistère), Pierrick Chuto a déjà écrit huit livres dédiés à la Cornouaille à travers la vie de ses ancêtres, d’événements, de faits divers, de luttes entre Blancs et Rouges, des enfants trouvés, etc. Le sujet de son neuvième opus est un regard sur l’histoire d’amour de ses arrière-grands-parents avant, pendant et après leur mariage en juin 1863.

Lettres d’un prétendant à sa promise

Tout commence par la découverte de neuf lettres datées de 1863 lors de travaux effectués à Bénodet (Finistère), dans la maison familiale. Des lettres écrites par Louis-René Thomas, 24 ans, agriculteur à Penhars, son arrière-grand-père, à Marie-Anne Cosmao, 20 ans, du village de Quillien à Plogonnec, sa future épouse. Sur des feuilles ornées de motifs floraux peints à la main et presque à chaque fois différents, mon ancêtre, d’une belle écriture et dans un style très académique, correspond avec l’élue de son cœur qu’il nomme tout d’abord Mademoiselle avant de l’appeler Bien aimée Marie-Anne »,​écrit Pierrick Chuto, dans la préface de son livre.

Délicatesse, retenue, respect, patience et pudeur

Des lettres qui fourmillent de détails, souvent savoureux, sur la manière de vivre, de penser et d’aimer en Cornouaille, au milieu du XIXe siècle où le prétendant déclare ses intentions à sa promise avec délicatesse, retenue, respect, patience et pudeur.

 

Les lettres font pour la plupart quatre pages recto-verso.

 

À travers ces lettres, qui font pour la plupart quatre pages recto-verso, et que Louis-René termine par votre bien désireux prétendant ou votre tout dévoué et respectueux prétendant, je fais vivre l’évolution de la relation des deux amoureux dans le contexte du moment, aussi bien du côté des mœurs très marqués par le poids des convenances, de la religion et du regard des autres qu’au niveau de la vie quotidienne à Penhars », ​précise l’auteur qui en retranscrit in extenso dans son texte, et en italique, les expressions les plus parlantes.

 

La signature de Louis-René Thomas.

 

Par exemple, quand les deux amants s’inquiètent du qu’en-dira-t-on, Louis-René écrit que dans les campagnes les nouvelles vont vite et je ne souhaite pas que les bonnes commères trouvent un sujet intarissable à traiter. Mais cela ne peut plus nous effrayer. Comme on dit vulgairement : la langue est ce qu’il y a de mieux et de pire au monde ».

Marie-Anne, première Française à être décorée du Mérite agricole

Et comme Pierrick ne souhaite pas abandonner ses héros en si bon chemin, il va accompagner le couple marié le 10 juin 1863 jusqu’au décès de Marie-Anne, le 9 décembre 1911. Trente pages pour décrire la vie de ce couple attachant, sous la forme de quelques extraits d’un journal que je fais tenir par mon arrière-grand-père »,​précise Pierrick Chuto.

On y lit entre autres comment, maire très estimé, républicain modéré, de 1867 jusqu’à sa mort en mars 1879, il a mené les affaires de sa commune avec efficacité et bienveillance dans un environnement politique et social difficile.

Comment Marie-Anne, restée seule avec ses quatre enfants mineurs, est devenue le 12 février 1885 la première Française à recevoir la distinction de chevalier du Mérite agricole. Elle sera admise au grade d’officier en juillet 1893. Aujourd’hui, Louis-René et Marie-Anne reposent dans un caveau du cimetière de Penhars, la commune qu’ils ont tant aimée », ​conclut Pierrick Chuto.

Le livre Bien aimée Marie Anne, une histoire d’amour en Cornouaille au XIXe siècle, est vendu au prix de 12 €, uniquement sur le site de l’auteur : http://www.chuto.fr/ ou par courrier à Association de Saint-Alouarn, 19 rue Porrajenn, 29700 Plomelin.


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