Annick le Douget, auteur de plusieurs livres sur la justice en Bretagne

Au sujet de "Du reuz en Bigoudénie"

 
Don Camillo en Bigoudénie ! C’est la première image qui nous vient à l’esprit en découvrant les scènes inénarrables du combat que se livrent Blancs de Plobannalec et Rouges de Lesconil, les premiers sous la houlette du recteur Christophe Jézégou, les seconds sous le drapeau de l’instituteur Jules Deschennes !
C’était un temps où la force des cortèges menés au chant de l’Internationale se mesurait à l’aune des traditionnelles processions religieuses.
Au-delà de ces embrasements politico-religieux qu’il nous relate avec son objectivité habituelle, et grâce à ses sources inédites, Pierrick Chuto nous fait découvrir une paroisse bien difficile à gérer par le clergé : si les paysans sont à peu près dociles et pieux - sans conteste, ce sont les chouchous du recteur Jézégou - les marins du port sont les enfants terribles, indomptables, penchant vers l’anticléricalisme ou le protestantisme, et, pire que tout, vers le communisme et le bolchevisme, des âmes perdues que le prêtre tente malgré tout de rapporter dans son filet !
La tolérance n’est pas à l’ordre du jour dans la commune : intimidations, coups bas, corruption, violences physiques, tout est possible. L’on découvre un clergé droit dans sa soutane face à l’ennemi politique intransigeant, prêts l’un comme l’autre à jeter l’huile sur le feu des conflits internes, de peur peut-être que les villageois ne se réconcilient et ne leur échappent ! Des attitudes qui retentissent sur la vie scolaire, familiale et sociale des habitants.
Nous découvrons avec intérêt les pages émouvantes de la période de la Grande Guerre où les soldats en permission cherchent du réconfort auprès du recteur. Le journal nous plonge dans le drame des familles, blanches ou rouges, toutes angoissées, désorientées, qui parfois trouvent refuge dans des pratiques de sorcellerie, les seules qui peuvent les rassurer en cette période tragique.
Pour notre grand plaisir, Pierrick Chuto poursuit son récit historique au-delà de la scission paroissiale entre Plobannalec et Lesconil en 1924. Le recteur Jézégou garde l’oeil sur la paroisse voisine de Lesconil, encore turbulente dans l’entre-deux-guerres et il accompagne tant bien que mal Plobannalec vers la modernité.
Un livre écrit par Pierrick Chuto pour notre plus grand bonheur… du reuz comme cela ? On en redemande !

 

Maryvonne Tymen

J'ai beaucoup apprécié votre nouveau livre où Auguste et Josèphe constituent une fois encore le fil rouge d'une actualité...ô combien mouvementée, qui a marqué la génération de nos grands-parents.

Vous décrivez avec justesse l'intransigeance des deux camps, et l'emprise de la religion sur une grande partie de la population, ce qui n'est pas sans me rappeler ma grand-mère qui a "donné" deux de ses filles à la congrégation des Filles du Saint-Esprit, et dont un fils est devenu prêtre.

Il en a fallu du temps pour se libérer de l'épouvantail du Jugement dernier !!!

Encore bravo pour votre contribution à l'enrichissement de l'histoire de la vie locale.

Véronique Rolland

Comme d'habitude je suis séduite par le style, la correction de notre belle langue et ébahie par le travail de recherches sous-jacent  ! Bravo.

 

Félicitations à Pierrick Chuto pour son nouveau livre « Auguste, un blanc contre les diables rouges ».

Il a su passionner le lecteur en mettant son grand-père au centre du combat que se sont livrés au début du XXe siècle les républicains et les cléricaux.

Mais cet ouvrage est beaucoup plus ambitieux qu’un simple récit de faits divers locaux.

Il fait un parallèle entre les soubresauts qui animent la petite commune de Penhars et les grands bouleversements qui secouent à cette époque la France et l’Europe.

C’est tout un pan de notre histoire qui nous est conté avec rigueur et habileté.

Autre intérêt de ce livre, il sait nous rappeler que le regard critique que nous portons aujourd’hui sur les acteurs de la société était souvent, pour les mêmes raisons, déjà partagé par nos aïeux.

En conclusion, un ouvrage documenté, historique et contemporain.

  • Jean-Guillaume Riou
  • Je trouve  votre style agréable, sans fioritures, donc facile à lire.
  • La relation des évènements, très précise, fait ressortir un travail de documentation impressionnant.
  • Le côté affectif bon ou mauvais des personnages n'est pour autant pas oublié, ce qui nous permet de mieux ressentir et assimiler les conflits racontés.
  • Le dernier point est un peu plus personnel. J'ai l'impression de rajeunir et de revenir 60 ans en arrière lorsque je lis vos ouvrages, car je retrouve la description de conflits et de modes de pensée que j'ai connus, comme la rivalité des écoles laïques et confessionnelles qui subsistait encore à l'époque. Un bain de jouvence en quelque sorte. Je vous remercie donc pour ces bons moments.


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